Un salut du M. Francis Rapp à La société
Jeanne de Ferrette
Strasbourg, le 1er
juin 2010
Monseigneur,
Monsieur le Ministre, Monsieur le Président, Messieurs les
jurés,
Vous m’avez fait l’honneur, en
son temps, de m’admettre au nombre des juges appelés à décerner
le prix intitulé « Grenzen fliessen ». J’aurais donc dû vous
rejoindre à Sankt-Blasien le 4 juin.
A mon très grand regret, cela ne me sera pas possible. Une
obligation à laquelle je ne peux pas me dérober m’éloignera
précisément ce jour là de Strasbourg, mais en direction de
l’ouest, à Angers. J’en suis vraiment désolé et je vous prie de
bien vouloir m’excuser.
Permettez-moi de vous adresser
des souhaits très vifs de parfaite réussite. Il est toujours
délicat de juger, la tâche est particulièrement difficile
lorsque les candidatures sont toutes d’excellente qualité. Tous
mes vœux vous accompagnent donc. Ils sont d’autant plus sincères
que le thème proposé me tient beaucoup à cœur. Alsacien, je sais
– oh combien ! – ce que peut être une frontière fermée. Le Rhin
a été, aux portes de Strasbourg, le fossé d’un rempart pour la
maîtrise duquel les batailles ont été rudes et terriblement
sanglantes. De part et d’autre de cette limite, il n’y avait que
des ennemis ; tenter d’instaurer entre eux un dialogue, c’était
trahir. Certes, depuis 1945, les institutions ont changé ; la
compréhension des peuples est célébrée fréquemment. Mais qu’il
faut du temps pour déraciner des habitudes vieilles de plusieurs
siècles. La méfiance réapparaît vite.
Pour que les frontières
disparaissent des mentalités, pour que des ponts créent des
occasions de rencontre, que coule un flot d’amitiés, là où
naguère s’échangeaient des coups, le travail que vous avez
entrepris de faire est nécessaire. Vous encouragez tous ceux et
celles qui contribuent à la connaissance réciproque de nations
autrefois ennemies. Je ne résiste pas à la tentation de rappeler
que dans le langage biblique « connaître » veut dire « aimer ».
Or l’Europe est en mal
d’amour. Elle apparaît trop exclusivement comme un bâti
institutionnel d’une déroutante complexité. Ses divisions ne
répondent pas toujours assez bien ni assez vite aux exigences
d’une situation de crise. Elle devrait être la patrie commune de
tous les Européens, la terre qui est aimée et pour laquelle des
sacrifices sont consentis.
Les prix que vous décernez,
les œuvres qu’ils récompensent sont autant de contributions
précieuses à l’ouverture des cœurs, la condition indispensable
d’une authentique construction européenne. Comment ne
souhaiterais-je pas du fond du cœur le succès de votre
entreprise.
Veuillez agréer, Monseigneur,
Monsieur le Ministre, Monsieur le Président, Mesdames et
Messieurs l’expression de mon respectueux et fidèle dévouement.
Francis Rapp
Le deuxième prix dans la compétition
internationale <<Grenzen fließen>>
est allé a Marc Glotz, Flaxlanden
|
|
Monic
Mangold, F. Kinsky, Michèl Louyot, Conradin v. Planta |
P.
Wessenberg, Marc Glotz, Philippe Nuss |
lauréats pour l’édition 2010
de la section d’Alsace du Concours Grenzen fließen.
Au nom du jury d’Alsace du Concours Grenzen
fliessen piloté par la Société Jeanne de
Ferrette et composé de Monsieur le Professeur
Francis Rapp, membre de l’Institut, président du jury d’Alsace,
Madame Gabrielle Claerr-Stamm, Madame Christiane Roederer,
Monsieur le Comte Christian d’Andlau-Hombourg, Monsieur Philippe
Nuss,
j’ai l’honneur et le plaisir de vous communiquer
la liste des lauréats pour l’édition 2010 de la
section d’Alsace du Concours Grenzen fliessen.
Premier Prix, catégorie Essais :
Madame Monic MANGOLD
Premier Prix, catégorie Intégralité de
l’oeuvre :
Monsieur Marc GLOTZ
Premier Prix, catégorie Littérature :
Monsieur Michel LOUYOT
Premier Prix, catégorie Histoire :
Monsieur Conradin von PLANTA
Philippe Nuss, Vice-Président de la Société Jeanne de Ferrette
Juillet
2009:
Visite
de l'abbé Michael au couvent Geras et préparation de la
session en automne
2009
|